Il y a peu de choses dans la vie plus satisfaisantes que de se blottir dans un lit douillet par une nuit d’hiver. Mais que se passe-t-il si la literie dans laquelle vous vous blottissez contient des plumes arrachées à des canards, des oies ou des poulets, souvent encore vivants ? L’idée de s’envelopper littéralement dans des produits d’origine animale est sûre de faire frissonner la plupart des vegan, et peut-être aussi un bon nombre de non-végétaliens.
Dans cet article, nous verrons pourquoi de nombreuses couettes, oreillers, matelas et draps pourraient ne pas être végétaliens. Nous examinerons également les principales options disponibles pour les végétaliens ou ceux qui recherchent des alternatives sans cruauté aux édredons et autres literies produites à partir de produits animaux.
Qu’est-ce qui empêche la literie d’être vegan ?
L’une des raisons les plus évidentes pour lesquelles votre literie n’est pas vegan serait si elle contenait des plumes. En théorie, si ces plumes étaient naturellement perdues par les oiseaux et collectées sans qu’aucune exploitation ni aucun dommage ne leur soit fait, il y aurait au moins un argument pour les utiliser dans la literie ou d’autres produits sans contrevenir à l’éthique végétalienne. Ce n’est bien sûr pas le cas.
Comme cela a été documenté par diverses enquêtes et articles de journaux , les plumes et le duvet sont souvent prélevés sur des oiseaux vivants sans aucun analgésique causant divers degrés de dommages physiques et psychologiques. Ce processus cruel et – étant donné les alternatives viables – franchement inutile de cueillette à vif n’est pas aussi largement médiatisé que d’autres problèmes de cruauté envers les animaux.
Cependant, ce n’est pas seulement l’inclusion de duvet ou de plumes dans la literie qui peut causer des problèmes aux vegan. D’autres produits peuvent contenir de la laine ou de la soie , qui ne sont pas végétaliennes. Ici, nous allons passer en revue les différents types de matériaux ou de produits non végétaliens qui peuvent apparaître et apparaissent souvent dans différents types de literie.
Duvet ou Plumes
Le terme « duvet » (par rapport aux oiseaux) fait référence aux plumes douces situées sous les plumes extérieures plus robustes d’un oiseau. En raison de leurs excellentes propriétés d’isolation thermique, ils aident à réguler la température corporelle des oiseaux. Hélas, c’est la prouesse isolante des plumes de duvet qui en fait un garnissage si attrayant pour les couettes et les oreillers (ainsi que les sacs de couchage, les manteaux et les vestes et divers autres produits).
Inévitablement, les plumes autres que le duvet se retrouvent également dans certaines literies, car les producteurs tentent de rembourrer les produits, mais les plumes de duvet sont les plus couramment utilisées et recherchées. Les plumes de duvet ont également des piquants moins durs et sont moins susceptibles de percer les housses de couette, etc., et offrent en effet une meilleure isolation que les plumes extérieures de l’oiseau.
Extrait d’oiseaux abattus pour la viande
Cela ne devrait surprendre personne que les produits contenant des plumes de duvet arrachées à des oiseaux ne puissent pas être classés comme végétaliens. On pense que la plupart des duvets et autres plumes proviennent du corps des oiseaux qui ont été abattus pour la viande, mais il y a eu de nombreuses preuves au fil des ans que les oiseaux sont régulièrement plumés alors qu’ils sont encore en vie .
C’est déjà assez grave pour les oiseaux d’être élevés et abattus pour la viande, mais avoir la douleur et la torture supplémentaires de se faire arracher les plumes alors qu’ils sont encore en vie est horriblement cruel. Bien sûr, il n’y a aucun moyen réel de savoir quels produits contiennent du duvet ou des plumes qui ont été arrachés à des animaux vivants.
Qu’en est-il des plumes naturellement perdues ?
En passant, nous suggérons que ramasser une plume qu’un oiseau a naturellement perdue ne contreviendrait pas à l’éthique végétalienne si une personne voulait les utiliser. Les oiseaux perdent et remplacent les plumes régulièrement (certains une fois par an, d’autres plus fréquemment) et si vous en rencontrez un ou plusieurs, rien ne vous laisse penser que vous ne pouvez pas les ramasser et en faire quelque chose ou même les coller dans votre chapeau, si vous le désirez tant. C’est un argument similaire à celui utilisé pour les bois qui tombent naturellement , et il n’y a aucun mal à l’animal qui les a perdus.
La laine
La laine est utilisée pour divers produits de literie, notamment les couettes, les oreillers, les protège-matelas et les sous-couvertures. Bien que commercialisée comme une « fibre naturelle », par opposition à une fibre synthétique, de nombreux vegan affirmeraient qu’il n’est pas « naturel » d’exploiter les moutons (ou d’autres animaux) pour utiliser leurs follicules afin de fabriquer des produits pour les humains. La laine n’est pas végétalienne , le processus d’obtention de la toison de moutons ou d’autres animaux entraînera souvent des pratiques qui seraient considérées comme cruelles par de nombreuses personnes (comme documenté à plusieurs reprises, y compris par Nouvelles basées sur les plantes ).
Soie
Pour certains, les draps en soie ou autre linge de lit riche en soie sont considérés comme luxueux. Mais comme tout produit fabriqué à partir de produits d’origine animale, ce luxe a un coût. Comme la laine, beaucoup de gens se demandent pourquoi les végétaliens évitent la soie étant donné que les animaux en question (vers à soie) ne doivent techniquement pas être tués pour obtenir la soie.
Il est extrêmement rare qu’un producteur de soie attende simplement qu’un papillon de soie sorte d’un cocon avant de transformer ledit cocon en fil. En effet, lorsque le papillon émerge du cocon, il le traverse, ce qui provoque d’éventuelles imperfections dans le fil. Beaucoup mieux alors – du point de vue de l’agriculteur – de tuer les larves de la teigne de la soie lorsqu’elles sont encore dans le cocon.
Cuir ou fourrure
Bien que cela ne soit pas particulièrement courant, il est possible d’acheter des couvre-lits, des jetés et des couvertures en cuir, en daim ou même en fourrure conçus pour être utilisés comme literie. Ces matières sont fabriquées à partir de peaux d’animaux et ne sont clairement pas vegan. De plus, la fourrure n’est évidemment pas végétalienne étant donné que c’est la peau et la fourrure de n’importe quel animal qui a été tué à cette fin (ou qui a été tué à une autre fin, comme la viande, après quoi sa peau a été utilisée pour faire une fourrure ou une couverture doublée de fourrure ou un produit similaire).
Cruauté de la traite des fourrures
La prise de conscience de la cruauté du commerce de la fourrure a augmenté ces dernières années grâce en grande partie à diverses campagnes et enquêtes soutenues par des célébrités et à des publications de PETA et d’autres organisations. Cela a conduit de nombreux consommateurs à éviter les produits contenant de la fourrure d’animaux, et beaucoup se tournent plutôt vers la fausse fourrure synthétique qui est souvent fabriquée à partir de polyester ou similaire. Le problème est que des enquêtes, ont révélé que de la vraie fourrure a été présentée comme de la fausse fourrure et a été vendue par de grands détaillants.
En ce qui concerne le cuir et le daim, il y a très peu de réaction du public contre ces matériaux. Ceci en dépit de leur nature similaire à la fourrure (c’est-à-dire fabriqués à partir de peaux d’animaux), mais ils semblent être plus acceptables socialement pour une raison quelconque. Bien que les couvre-lits en cuir ne soient pas exactement l’option la plus populaire, ils sont toujours quelque chose que les végétaliens éviteraient.
Lire aussi : De quoi sont faits les vêtements végétaliens ?
Éthique végétalienne
Le choix que font les consommateurs d’acheter de la literie contenant du duvet (ou d’autres produits d’origine animale) va au cœur de l’ éthique vegan . Comme nous le verrons dans la section suivante, il existe de nombreuses alternatives végétaliennes, donc le choix n’est pas d’avoir ou non de la literie ; il s’agit plutôt de choisir une literie qui contient du duvet parce que le consommateur (à tort ou à raison) perçoit la qualité ou les capacités isolantes, ou quoi que ce soit d’autre, du produit en duvet comme étant supérieures à l’alternative végétalienne. En tant que tel, le consommateur qui choisit une couette en duvet plutôt qu’une couette contenant, par exemple, du polyester, valorise la supériorité perçue du produit choisi comme étant plus importante que la vie des oies, des canards ou d’autres oiseaux qui ont dû mourir pour eux d’obtenir ce produit.
C’est la même chose lorsqu’il s’agit de cuir d’origine animale par rapport au cuir végétalien , de hamburgers à la viande par rapport aux hamburgers végétaliens , ou de tout autre produit pour lequel il existe des alternatives végétaliennes qui sont au moins des substituts équitables. Une « vraie » saucisse est-elle tellement meilleure qu’une saucisse vegan et vaut elle la peine de tuer un cochon ? Quand les gens y réfléchissaient vraiment – et certainement s’ils devaient tuer eux-mêmes – on soupçonnerait qu’ils pourraient avoir des réserves à ce sujet. Mais avec quelque chose comme des couettes en duvet, on soupçonne que beaucoup de gens n’y pensent vraiment pas et qu’ils ne portent donc pas de jugement sur les mérites relatifs, mais plutôt sur la façon dont les choses ont été faites pendant des siècles. Beaucoup de gens ne sont tout simplement pas conscients des alternatives, ne les considèrent pas ou ne réalisent pas à quel point elles sont bonnes ces jours-ci.
Le duvet recyclé est-il végétalien ?
Le duvet recyclé est le terme utilisé pour décrire le duvet/les plumes d’oie, de canard ou d’autres oiseaux qui ont été récupérés à partir d’oreillers, de couettes ou d’autres produits usagés. Il est ensuite nettoyé et peut être réutilisé dans d’autres produits. D’un point de vue à la fois environnemental et éthique, l’utilisation de plumes recyclées est certainement préférable à l’arrachage de nouvelles plumes d’oiseaux, surtout si cela réduit la nécessité de collecter de nouveaux lots de duvet. Mais de nombreux végétaliens se sentiraient sans doute mal à l’aise d’utiliser une literie contenant des plumes, même si elle est certifiée comme étant recyclée.
Une préoccupation serait qu’il pourrait être relativement facile d’apposer simplement une étiquette « duvet recyclé » sur un produit en vue de puiser dans le marché de la consommation éthique/verte. Il peut être assez coûteux d’acquérir, de trier et de nettoyer suffisamment le duvet usé, et bien que nous n’ayons pas vu de preuve directe de cela, il ne serait pas impossible que certains fabricants peu scrupuleux utilisent du duvet frais à la place. Au-delà de cela, de nombreux végétaliens ne se sentiraient tout simplement pas à l’aise d’utiliser de tels produits d’origine animale, même s’ils estimaient que c’était éthiquement acceptable.
Principales alternatives végétaliennes pour la literie
Heureusement pour les végétaliens et ceux qui recherchent des produits de literie vegan sans cruauté, il existe un nombre croissant d’entreprises proposant des oreillers, des couettes, etc. qui ont été fabriqués sans utiliser de produits d’origine animale. Nous décrirons ici les principaux types d’options de literie, de garnitures et de matériaux végétaliens qui sont disponibles.
Coton
Bien qu’il existe des problèmes environnementaux potentiels autour de la culture intensive du coton en ce qui concerne les besoins en eau et l’utilisation d’engrais, c’est au moins une plante et il est donc végétalien. En plus d’être une très bonne matière pour les draps, les housses de couette et les taies d’oreiller, le coton est une alternative de plus en plus populaire au duvet pour le garnissage des oreillers et des couettes.
Matériau respirant et léger, le coton est également plus facile à laver et à entretenir que la literie en duvet, et bien qu’il ne soit pas aussi bon isolant, il est assez bon pour la plupart des situations de températures non extrêmes. Le coton est également moins susceptible de provoquer des réactions allergiques que les produits à base de plumes. Méfiez-vous cependant des produits « mélange de coton », car ils peuvent être mélangés avec de la laine ou d’autres matériaux d’origine animale.
Lin et autres fibres végétales
Le lin – fabriqué à partir de la plante de lin – offre une autre option naturelle pour des choses comme les draps, les taies d’oreiller et les housses de couette. Il a l’avantage supplémentaire d’avoir tendance à sécher plus rapidement que le coton et peut donc être particulièrement utile dans les régions du monde où l’humidité est élevée. Il existe également de nombreuses autres options de fibres naturelles, telles que le chanvre, le jute et même le bambou, utilisées par certains producteurs pour fabriquer du linge de lit.
Sarrasin
De nombreux végétaliens connaissent le sarrasin – qui est apparenté à la rhubarbe et à l’oseille – pour son utilisation comme glucide complexe qui fonctionne bien dans les ragoûts. Mais moins sont susceptibles de l’avoir rencontré comme rembourrage végétalien pour les oreillers. Mais c’est exactement à cela que les coques peuvent servir.
Les coques sont très durables et peu susceptibles de provoquer des réactions allergiques (tant qu’elles sont bien nettoyées avant utilisation) et peuvent donc constituer une alternative efficace aux plumes dans les oreillers et les coussins. En raison des espaces entre les coques, ils peuvent également favoriser une plus grande circulation d’air à travers l’oreiller, les rendant ainsi plus respirants
Matériaux synthétiques
Du polyester au lycra en passant par les microbilles de polystyrène, il existe toutes sortes de fibres synthétiques et de rembourrages qui sont utilisés pour toutes sortes de literie, des draps aux oreillers en passant par les couettes et les matelas. Le gros plus de ces matériaux, d’un point de vue végétalien, est qu’ils agissent comme des alternatives viables et très efficaces à des choses comme le duvet et la laine qui ont clairement de gros impacts négatifs pour les animaux. Mais y a-t-il des problèmes environnementaux avec la literie vegan synthétique ?
Bien qu’il existe certains avantages potentiels d’un point de vue environnemental, il existe également un potentiel de répercussions environnementales de ces produits, car certains ne sont ni biodégradables ni capables d’être efficacement recyclés. Certains matériaux synthétiques utilisés pour la literie pourraient être fabriqués à partir de produits recyclés, et il est possible qu’ils soient recyclés ou réutilisés lorsqu’ils arrivent en fin de vie. Mais en général, l’utilisation de produits à base de plastique (c’est-à-dire à base de produits pétrochimiques) est peu susceptible d’être excellente d’un point de vue environnemental et de nombreux végétaliens opteraient à la place pour des fibres naturelles comme le coton ou le lin.
La literie est-elle vegan : conclusions
Il y a de fortes chances que, si vous essayez d’acheter n’importe quel type de literie, des oreillers et des couettes aux draps et couvertures en passant par les matelas, de nombreuses options contiennent probablement une sorte de produit ou de matériau d’origine animale. L’un des plus grands contrevenants est le duvet et les plumes qui servent de rembourrage pour les oreillers et les couettes. Ceci malgré les cas bien documentés de cueillette à vif qui se produisent dans l’industrie du duvet et l’agonie évidente que cela peut causer aux animaux.
La bonne nouvelle pour les végétaliens et ceux qui recherchent des produits sans animaux est qu’il existe de nombreuses alternatives viables et de bon rapport qualité-prix au duvet (et en effet à la laine, à la soie et à d’autres produits d’origine animale qui sont souvent utilisés pour la literie). Avec des articles fabriqués à partir de coton, de chanvre, de lin et même d’enveloppes de sarrasin, ainsi que la pléthore d’options synthétiques disponibles, il y a vraiment de nombreuses possibilités d’opter pour un lit végétalien et sans cruauté. des produits.
