Les inégalités entre les pays du Nord et les petits producteurs du Sud se creusent en termes de répartition des richesses, de situation sociale et environnementale, de conditions d’accès aux soins, à l’éducation, etc. Pourquoi en est-il ainsi ? Tout simplement parce que le développement d’exploitations agricoles toujours plus grandes, compétitives et mécanisées supplante tous les petits producteurs. Ainsi, les commerçants choisissent les produits les moins chers, obligeant les petits producteurs à réduire leurs prix et à vendre à perte. Cette situation montre à quel point le commerce équitable est important !
La définition du commerce équitable
Contribuant au développement durable, le commerce équitable se définit comme un moyen commercial visant à assurer une rémunération équitable aux producteurs des pays pauvres afin qu’ils puissent développer leur activité sur le long terme et améliorer leur niveau de vie.
Il prend la forme d’un partenariat entre les distributeurs des pays riches et les producteurs des pays pauvres pour garantir à ces derniers un minimum de revenus indépendamment des fluctuations du marché. Il leur permet de bénéficier d’une part du prix payé par le consommateur plus important que dans le commerce habituel.
Les prescriptions du commerce équitable
Le commerce équitable a connu un développement important à partir du début de l’année 2000. Il touche majoritairement les secteurs de l’alimentation et de l’artisanat. Depuis 2001, FINE, un groupe de travail composé de quatre organisations internationales, a défini et mis en œuvre 10 principes qui constituent le commerce équitable :
- La conception de perspectives pour les producteurs qui sont économiquement défavorisés
- La promotion de la transparence, de la crédibilité et de la responsabilité
- La garantie de relations commerciales basées sur la confiance et le respect mutuel.
- L’assurance du paiement d’un prix équitable
- L’interdiction du travail des enfants et du travail forcé
- La garantie de la non-discrimination, de l’égalité des sexes et de l’émancipation économique des femmes, ainsi que de la liberté d’association
- Des conditions de travail décentes garanties
- Le développement des compétences et des possibilités de formation pour les producteurs et les travailleurs
- L’incitation au respect de l’environnement
A lire aussi : Peut-on être écolo et consommer de l’avocat ?
Prix et primes en commerce équitable
-
Le prix équitable et le prix minimum
Le prix équitable désigne le prix versé aux producteurs. Ce prix leur assure une rémunération adéquate et leur permet, entre autres, de subvenir à leurs coûts de production et de vivre en sécurité.
La majorité des produits du commerce équitable, comme les bananes, le café, les céréales, les noix, etc., sont vendus à un prix minimum permettant de couvrir les coûts d’une production durable. Ce prix permet de lutter contre les fluctuations des prix sur les marchés internationaux des matières premières. Il est fixé et révisé périodiquement par des organismes tels que Fairtrade International.
Si les produits commercialisés coûtent plus cher que le prix minimum imposé, le prix du marché est payé, majoré de la prime de développement. En revanche, si le cours des produits vendus est moins élevé que le prix minimum, ce dernier est payé, majoré de la prime de développement. Ainsi, le prix plancher du commerce équitable constitue en quelque sorte un filet de sécurité permettant de protéger les producteurs des variations excessives des prix sur les marchés des matières premières.
-
La prime de commerce équitable
La prime relative au commerce équitable correspond à la somme supplémentaire accordée aux producteurs en complément de la rémunération de leurs produits. Ce montant se situe généralement entre 10 à 15 % du prix minimum. Il est versé dans un fonds commun. Les travailleurs et les agriculteurs s’en servent pour améliorer leurs conditions de vie sociales, économiques et environnementales.
Au-delà de la prime du commerce équitable, la société Fairtrade International a mis au point ce qu’on appelle une prime biologique. Cette prime est calculée en fonction des différences de coûts d’exploitation entre l’agriculture conventionnelle et l’agriculture biologique. Cette récompense ne peut être reçue que si la transition vers l’agriculture biologique est achevée.
