Anaïs Dunn : l’art engagé pour la biodiversité en danger

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Pendant plusieurs années, l’artiste franco-britannique Anaïs Dunn a développé une œuvre à l’intersection de l’art, de la science et de la fiction pour alerter et sensibiliser sur les enjeux écologiques. Son travail, marqué par des collaborations avec des botanistes et des scientifiques, explore la fragilité des espèces menacées, la perte de biodiversité, et propose des formes visuelles innovantes pour raconter ces histoires invisibles mais vitales.

Art comme médiation scientifique

Diplômée en sciences biologiques avant de se tourner vers l’art, Dunn combine rigueur scientifique et créativité artistique. Comme elle le rappelle dans un entretien, elle “s’est formée aux sciences […] et s’engage aujourd’hui à travers une démarche artistique”. Ce double regard lui permet notamment de travailler en étroite collaboration avec des chercheurs (géologues, océanographes…) sur des projets conjoints.

Le but ? Faire de l’art un objet frontière (« boundary object »), capable de traduire la complexité des données scientifiques en émotions, formes et récits sensibles – pour créer du lien avec des publics non experts .

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Grands projets et œuvres phares

Garden of Earthly Delight

Lors de cette exposition à la Metalab Gallery (Sydney), Dunn expose des sculptures en porcelaine inspirées d’espèces végétales menacées d’Australie. Chaque pièce évoque la fragilité organique et la beauté périssable de ces espèces

Pattern Symbiosis

Elle utilise le découpage laser du papier afin d’y graver le code binaire des données scientifiques (paramètres, localisation, population des espèces). Le résultat évoque un réseau complexe, reflet de la relation entre humains, sciences et nature .

Regenerate

Présentée en plein air lors de festivals comme Sculpture by the Sea (Sydney, 2012 et Perth, 2013), cette installation monumentale reconfigure des gousses de graines géantes (1,5 m), peintes en couleurs vives pour représenter la renaissance écologique

Le dispositif “boundary object”

Selon Dunn, l’efficacité de son travail repose sur sa capacité à façonner un objet commun entre scientifiques et spectateurs, susceptible de véhiculer des idées comme la vulnérabilité planétaire, la résilience des espèces ou l’urgence climatique. Ses œuvres sont donc conçues pour :

  • déclencher une résonation émotionnelle, au-delà des données brutes

  • sensibiliser à l’interdépendance fragile des écosystèmes

  • stimuler la réflexion et l’action collective

Art, fiction et nouvelles perspectives

Dunn considère la fiction comme un moteur créatif indispensable. Elle estime qu’elle permet d’”ouvrir de nouveaux possibles” à travers l’art. En mêlant récit visuel et spéculation, elle invite les publics à reconfigurer leur rapport au vivant, non plus comme observateurs extérieurs, mais comme participants actifs d’écosystèmes complexes.

Pourquoi son travail est essentiel

  1. Approche interdisciplinaire : science + art + écofiction

  2. Visibilité des espèces menacées : rôle de « médiatrice écologique »

  3. Expérience sensorielle : les œuvres créent une connexion émotionnelle avec le vivant

  4. Engagement citoyen : sensibilisation, débat, éducation sur la biodiversité

Enjeux et impact

  • Favoriser un changement de paradigme : sortir du modèle “informationnel” pour entrer dans une démarche immersion sensible

  • Encourager les décideurs et le grand public à viser des solutions inclusives autour de la conservation

  • Développer une culture de l’émerveillement face à la biodiversité et non de la peur ou de la culpabilité

Anaïs Dunn incarne une nouvelle génération d’artistes-écologues : engagée, interdisciplinaire, lucide mais optimiste. À travers ses œuvres, elle réinvente notre manière de percevoir la biodiversité en danger, en faisant de chaque sculpture, installation ou expérience visuelle un appel personnalisé à la préservation collective.

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