Langouët, petit village rural d’Ille et Vilaine de 600 habitants au Nord de Rennes, est déjà connu pour le grand débat sur l’arrêté anti-pesticide de 2019. Les médias avaient longuement relaté les faits des échauffourées que cela avait provoquées. Mais cela est relativement récent si l’on considère que les Langouëtiens sont dans la course vers l’autonomie depuis 15 ans.
Un village d’irréductibles Gaulois au cœur des
discussions : un petit goût de déjà-vu.
Si, effectivement, en 2019 la petite commune avait fait un tollé général en voulant faire interdire les pesticides à moins de 150 mètres des habitations, il est vrai que le caractère bien trempé des Bretons avait fait monter le ton entre les agriculteurs et la municipalité. Toutefois, fort de cette expérience, chacun a trouvé son compte dans des compromis acceptables et aujourd’hui c’est un village uni qui œuvre pour un futur meilleur.
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Les étapes écologiques franchies et celles à venir pour une
transition énergétique réussie.
En 2005, la prairie Madame est le premier projet basse consommation qui voit le jour. Un lotissement en régie est réalisé pour optimiser les coûts et sont réservés aux primo accédants.
Depuis 2006, les restaurants scolaires sont alimentés par les produits locaux et bios et la voirie se voit délestée de l’entretien des espaces verts au profit du naturel ; c’en est fini des produits phytosanitaires. Beaucoup de projets de logements durables et solidaires sont sur la table des pourparlers et la commune a transformé un ancien terrain de football en jardin nourricier sur le principe de la permaculture. À ceci s’ajoute un café solidaire et une voiture électrique en autopartage afin de consolider cet esprit unitaire de Langouët.Ne soyez pas surpris, en vous promenant dans le village, si vous croisez des poules en liberté. Elles font simplement leur travail d’élimination des déchets organiques et font respecter les limitations de vitesse. Qui pourrait douter de l’efficacité des poulets quand il s’agit de faire régner l’ordre public ? Néanmoins, face à tous ces efforts, la commune reste consciente de la précarité et du nombre grandissant de ménages qui subissent de plein fouet la crise sanitaire. Beaucoup ont trop de mal à payer leurs factures et cela explique la volonté de rendre Langouët autonome en énergie devient primordiale.
Des panneaux solaires ont réduit considérablement les coûts puisqu’ils produisent 25% en plus que l’énergie réellement consommée par la mairie, ses bâtiments communaux et l’éclairage public.En septembre 2020, c’est un tracker solaire de 75 m² qui trône à 7 mètres de haut avec des possibilités rotatives de 360°. Ainsi il peut aisément suivre la courbe du soleil pour une production de 19MWh. Désormais, en plus de la mairie, ce sont 9
habitations et une exploitation agricole qui bénéficient de l’énergie produite.
Langouët ne s’arrête pas là et vise toujours plus
d’autonomie.
Si les projets des « hameaux légers » et de la maison durable ont été mis de côté, d’autres programmes d’autoconsommation sont en discussion et ne cessent de pousser en avant Langouët dans sa course vers l’autonomie. Une structure photovoltaïque sera installée sur la toiture d’une résidence en construction. Le bâtiment devrait voir le jour en 2022. Il n’est pas impossible d’entendre dans peu de temps que le village gaulois devienne fièrement un éco-village en autosuffisance prospère pour le plus grand bonheur de ses habitants.