Étymologiquement, l’expression « éco-anxiété » est une combinaison des mots écologie et anxiété. Les psychologues ne sont pas inquiets en affirmant tout simplement qu’il s’agit d’une réaction normale face à la crise environnementale actuelle. Pourtant, les dangers pouvant être provoqués par l’éco-anxiété chez les personnes atteintes sont bien réels. Découvrez ici plus d’informations.
Qu’est-ce que l’éco-anxiété ?
L’expression « éco-anxiété » a été inventée en 1997 par une enseignante-chercheuse d’origine belge et canadienne, Véronique Lapaige. À l’époque, elle a constaté qu’un bon nombre de personnes ressentent la nécessité d’agir face aux crises environnementales et au changement climatique. Ce qui engendre un mal-être au quotidien. Néanmoins, elle précise que l’éco-anxiété n’est pas une maladie.
Les experts n’ont pas encore trouvé de définition unanime de l’éco-anxiété. Néanmoins, on peut déjà constater qu’elle indique les angoisses et douleurs endurées par un individu vis-à-vis des problèmes écologiques et environnementaux actuels ou à venir.
Une personne atteinte d’éco-anxiété se sent particulièrement atteinte de la dégradation de l’environnement et des catastrophes qui y sont nés (par exemple : les incendies de forêt, les extinctions d’espèces, le froid excessif, la canicule, la hausse du niveau de la mer, la fonte des glaces, la pollution de l’air…) De ce fait, il est triste, déprimé, inquiet, tourmenté et impuissant.
Comment se manifeste l’éco-anxiété ?
Tout comme il n’y a pas encore de définition de la part des experts, le diagnostic officiel pour l’éco-anxiété n’existe pas non plus. En effet, chaque personne atteinte de l’éco-anxiété peut réagir différemment.
Une personne éco-anxieuse peut par exemple :
- Avoir constamment des pensées liées à l’environnement
- Se sentir très mal lorsque quelqu’un aborde un sujet sur les répercussions d’un fait ou d’un acte sur l’écosystème
- Se sentir désespéré ou en détresse face à l’état actuel de la planète
- Ressentir une grande culpabilité ou une énorme paralysie lorsque ses agissements ne sont pas assez ou pas du tout éco-responsable.
Ces symptômes peuvent s’empirer à certains moments. Il en est ainsi lorsqu’il y a un cataclysme naturel, quand les désastres écologiques sont plus évidents ou encore à la publication d’un bilan environnemental alarmant…
Le suicide : conséquence irréparable de l’éco-anxiété
L’éco-anxiété atteint de plus en plus de personnes, dont plus de 10 000 jeunes entre 16 et 25 ans répartis presque partout dans le monde (en Inde, au Philippine, en Australie, au Nigéria, au Brésil, en Portugal, au Royaume-Uni ainsi qu’aux États-Unis). Ces gens perçoivent le monde d’une manière très sombre, certains sont effrayés tandis que d’autres arrivent jusqu’à affirmer que « l’humanité est condamnée ».
Victimes d’éco-anxiété, certaines personnes n’arrivent plus à vivre normalement. Malheureusement, la plupart de ces éco-anxieux n’en peuvent plus et commettent l’irréparable, à savoir le suicide. Pourquoi ? L’alerte lancée par les scientifiques n’atteigne pas beaucoup de monde et que, de toute façon, la planète ne peut plus être réparée.
Les suicides de certains activistes ont marqué des faits divers. En voici quelques exemples :
En 2018, David Buckel, un avocat de droit civil de 60 ans, s’était auto-immolé dans un parc à New York. Il a laissé derrière lui une lettre de suicide dans laquelle il affirme que sa mort prématurée doit être interprétée comme les maux que l’humanité est en train de faire à la planète.
∙ Wynn Bruce
Le 22 avril 2022, lors de la journée mondiale de la Terre, un autre homme de 50 ans (Wynn Bruce, photographe et activiste climatique) a commis le même acte devant la Cour suprême américaine à Washington DC. Les autorités ont tenté de le sauver, mais il a quand même perdu la vie. Ses proches affirment que le suicide de Wynn Bruce est la conséquence de son inquiétude excessive pour l’environnement.
∙ Howard Breen
Au Canada, Howard Breen, un homme de 68 ans, demande au gouvernement de lui accorder une opportunité de bénéficier du « programme d’assistance à la fin de vie ». En d’autres mots, il demande à faire un suicide assisté parce qu’il ne supporte plus son éco-anxiété. Dans un premier temps, sa demande a été refusée par le MAID puisque l’éco-anxiété n’entre pas dans la catégorie des pathologies mentales pouvant entrer dans le cadre du « programme d’assistance de fin de vie ». Il a quand même renouvelé sa requête avec l’aide de sa famille et de son médecin généraliste.
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Comment lutter contre l’éco-anxiété ?
Malgré tout, l’éco-anxiété est parfaitement remédiable. Les remèdes ne sont rien d’autres que des gestes quotidiens faciles à adopter. Voici quelques solutions qui peuvent sûrement vous aider :
- Discuter avec une autre personne
Pouvoir parler à quelqu’un, un proche ou un professionnel, peut énormément aider un écoanxieux. Si c’est votre cas, tâchez de partager ce que vous ressentez à quelqu’un qui vous écoute et qui vous comprend. Sachez qu’en parler fait déjà disparaître en grande partie tous les mauvais sentiments que vous ressentez.
- Participer à une mobilisation collective
Pour vous défaire de votre éco-anxiété, vous pouvez aussi participer à des activités de groupe. Choisissez ceux qui ont les mêmes centres d’intérêt que vous. Vous pourriez ainsi vous faire comprendre plus facilement, et puiser des forces afin de multiplier vos efforts pour lutter contre la dégradation de l’environnement.
- Se fixer une limite et en être conscient
L’une des causes principales de l’éco-anxiété c’est votre envie de sauver le monde par vos propres efforts. Plus vous nourrissez cette envie, plus vous allez vous sentir impuissant et vous conduire à la dépression. Pour éviter cela, posez-vous des limites et acceptez que, tout seul, vous n’alliez jamais réussir à empêcher la destruction de l’environnement. Fixez-vous un but écologique et tout ce que vous pouvez pour l’atteindre, y compris sensibiliser le maximum de personnes.
- Adopter des éco-gestes au quotidien
Adopter des éco-gestes peut sembler minime, pourtant cela a une répercussion importante vis-à-vis de la réduction de l’émission de gaz à effet de serre. Ainsi, vous pouvez par exemple opter pour un mode de transport plus écologique, consommer le minimum de viande, utiliser le moins de plastique jetable, faire plusieurs recyclages, vous inscrire dans une AMAP, n’utilisez que des outils réutilisables…